Le mercredi 16 mars sort en salle No Land’s song (2014) d’Ayat Najafi. Pour ce deuxième long métrage après Football under cover (2008), le cinéaste allemand d’origine iranienne suit le combat de sa soeur Sara Najafi pour monter un concert de voix féminines en soliste à la fois françaises et iraniennes pour un concert unique à Téhéran, le 19 septembre 2013.
En effet, depuis la révolution de 1979, les femmes iraniennes n’ont plus le droit de se produire seule sur scène devant un public mixte ou uniquement composé d’hommes. Elles ne peuvent le faire que devant un public de femmes ou dans un choeur accompagnant une voix masculine.
Pourtant de grandes voix féminines ont marqué l’Histoire de l’Iran comme celle de Ghamar dans les années 1920 qui fut la première femme à chanter sans voile devant des hommes ou Delkash à la fois chanteuse et actrice de cinéma. Ces deux figures sont évoquées dans le film par des documents sonores et visuels.
Entre Paris et Téhéran, le film tisse un va-et-vient harmonieux mêlant le târ et la guitare, les chants de 1979 et ceux du printemps arabes de 2011 avec en arrière-plan le souvenir de 2009 et du Mouvement vert. C’est en effet cet événement qui est à l’origine du désir de Sara Najafi de monter ce concert mais aussi sa découverte, comme elle le souligne elle-même, que la musique du premier hymne national iranien avait été composée par un français Alfred Jean-Baptiste Lemaire. Dans cette quête entre le passé et le futur, No Land’s song réserve plus d’une belle surprise au spectateur.
Afin de célébrer Norouz, le nouvel an iranien, la projection du samedi 19 mars au Nouvel Odéon à 21h20 sera suivie d’une rencontre avec Bamchade Pourvali et la musicienne Tiara Ataii qui proposera pour l’occasion une composition originale pour voix féminines.