Pour le tournage de son premier long métrage, Téhéran Tabou, sorti en salle le 4 octobre, Ali Soozandeh a eu recours au procédé de la rotoscopie, technique cinématographique qui consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d’animation.
Les acteurs ont ainsi joué sur un fond vert sur lequel étaient ensuite incrustés les décors intérieurs ou extérieurs sous forme de photographies ou de films pris à Téhéran et redessinés aussi image par image.
Procédé ancien, datant de 1915, la rotoscopie a été utilisée pour de nombreux classiques de l’animation dont Les Voyages de Gulliver (1939) de Dave Fleisher. Contrairement à une idée reçue, Valse avec Bachir (2008) d’Ari Folman n’a pas été conçu selon cette technique mais c’est ce documentaire d’animation qui est paradoxalement à l’origine d’un nouvel intérêt pour ce procédé d’animation.
L’artifice dont use ici le réalisateur, à travers l’incrustation sur fond vert et la rotoscopie, permet ainsi de créer un univers réaliste, impossible à filmer autrement. C’est ce qui constitue l’originalité de son film qui parvient à insuffler de la sorte un souffle documentaire à son récit fictionnel.