Actualités — 26 novembre 2018 at 22 h 57 min

Sortie en salle de « La Permission » (2018) de Soheil Beiraghi

Ce mercredi 28 novembre sort en salle La Permission de Soheil Beiraghi. Deux ans après Me (Man, 2016), son premier long métrage (encore inédit en France), le jeune réalisateur propose un nouveau portrait de femme forte et moderne en Iran, en mettant l’accent ici sur l’inégalité, au regard de la loi islamique, entre homme et femme au sein du couple concernant le divorce et l’autorisation de voyager à l’étranger.

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Capitaine de l’équipe féminine iranienne de futsal, Afrooz, qui porte le numéro 7, qualifie son équipe pour la finale de la coupe d’Asie qui doit se dérouler en Malaisie. C’est pour la jeune femme la consécration d’onze ans d’effort acharné et l’espoir d’évoluer dans un championnat étranger, peut-être en Espagne. Alors qu’elle s’apprête à embarquer, elle apprend que son mari s’oppose à son départ. C’est le début d’un duel entre l’homme et la femme, séparés depuis un an mais toujours officiellement mariés, Yaser refusant d’accorder le divorce à sa femme.

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Inspiré de l’histoire de Niloufar Ardalan que son mari Mehdi Toutounchi avait empêché en 2015 de se rendre en Malaisie, le film fait de ce dernier un présentateur de télévision comme son modèle. Animant une émission au titre nostalgique « Le Bon vieux temps », l’homme revendique des idées conservatrices tout en affichant une allure moderne. Cet habillage attractif d’un fond de pacotille rend le personnage plus vulnérable qu’il n’y paraît. Comme le fait remarquer Afrooz devant le juge, l’opposition de son mari révèle sa frustration et son absence de réussite réelle malgré sa notoriété.

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C’est une réflexion sur la société iranienne que nous offre le film. Ce n’est sans doute pas par hasard si l’affrontement entre Afrooz et Yaser prend la forme d’une compétition sportive. « Sueur froide » (« Araghe sard »), le titre original du film, désigne la transpiration des sportives iraniennes, 5 fois supérieure à celle des hommes, dans leur combinaison (couverte de la tête aux pieds). Cette endurance se retrouve dans le combat quotidien des femmes en Iran. Il est bon de souligner que pour ce film comme pour d’autres (Hair, Trois visages), ce combat trouve pour s’exprimer l’appui de réalisateurs masculins. Le féminisme ne saurait être, en effet, une simple opposition entre hommes et femmes mais un choix de société en commun. Baran Kosari incarne Afrooz en faisant de son personnage une véritable héroïne mythologique au moral d’acier.

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