1983, Téhéran,
Actrice, musicienne, chanteuse
Fille de l’acteur et metteur en scène de théâtre Behzad Farahani et de l’actrice Fahimeh Rahimnia, Golshifteh dont le prénom signifie en persan « l’ardente amoureuse des fleurs », révèle un talent précoce pour le piano. À 12 ans, elle intègre une école de musique de Téhéran et est admise au concours du Conservatoire de Vienne. Alors que s’ouvre devant elle une carrière de pianiste, elle décide de se consacrer au cinéma. En 1997, à l’âge de 14 ans, elle joue dans Le Poirier de Dariush Mehrjui : « Premier octobre 1997. Tout commence ce jour-là. Première séquence du premier film. On lui rase les cheveux devant la caméra. Elle a quatorze ans. Aujourd’hui, quatorze ans plus tard, elle dit qu’on la prépara pour devenir un soldat, un soldat du cinéma », écrit Nahal Tajadod dans le roman Elle joue (Albin Michel, 2012) qui s’inspire de la comédienne et de son parcours. Ce premier rôle lui vaut le prix de la meilleure actrice au Festival de Fajr. Elle enchaîne les tournages. Parmi les films de cette période, on trouve Boutique (2003) d’Hamid Nematollah, Half Moon (2006) sous la direction de Bahman Ghobadi où elle s’exprime en Kurde, Santori (2007) à nouveau sous la direction de Dariush Mehrjui. M comme mère (2006) de Rasoul Mollagholipour lui vaut une très grande popularité auprès du public iranien.
En 2008, elle devient la première actrice iranienne depuis la Révolution de 1979 à jouer dans un film hollywoodien, Mensonges d’État de Ridley Scott, aux côtés de Leonardo Di Caprio. Lors de l’avant-première du film à New-York, elle apparaît sans foulard et bras nus sous les flashes des photographes, entraînant une première mise en garde des autorités iraniennes. À son retour, les pressions se multiplient. À propos d’Elly (2009) d’Asghar Farhadi est son dernier film tourné dans son pays. L’actrice décide de s’installer en France. En 2010, elle joue une jeune femme kurde, dans Si tu meurs, je te tue d’Hiner Saleem aux côté de Jane Birkin et d’Hélène Demongeot. Elle retrouvera Hiner Saleem pour My Sweet Pepper Land en 2013. En 2011, elle incarne le personnage d’« Irân » dans Poulet aux prunes de Marjane Satrapi. Golshifteh Farahani s’exprime à nouveau en persan à travers le Dari, une des langues officielles de l’Afghanistan, sous la caméra d’Atiq Rahimi, dans Syngué Sabour (2013).
Début 2012, l’actrice provoque un scandale en apparaissant nue dans l’album des jeunes espoirs du cinéma français et dans le clip Corps et Ames de Jean-Baptiste Mondino (voir la vidéo). Une partie de son public la condamne, mais une autre la soutient et lui reste fidèle. Elle fera à nouveau scandale en apparaissant à la Une d’Égoïste en 2015. Elle répondra aux commentaires par une couverture de Télérama en juin 2016 où sa tête couverte par son chemisier laisse apparaître une partie de son corps. Loin de ces scandales qui agitent le milieu iranien, l’actrice bénéficie d’une reconnaissance de plus en plus grande auprès d’un public international. Sous l’objectif d’Ali Mahdavi, le supplément Next de Libération en juin 2012 la présente comme « La diva du futur ».
Compagne de Louis Garrel, elle apparaît dans le court métrage La Règle de trois (2011) et dans son premier long métrage Les Deux Amis qui marque la fin de leur relation en 2015.
Après avoir joué au théâtre en 2010 Un rêve secret lors d’une tournée aux États-Unis, au Canada et en Europe aux côtés de Behrouz Vossoughi, elle triomphe en 2016 dans l’adaptation d’Anna Karénine. Au festival de Cannes de la même année, elle présente Paterson de Jim Jarmusch. Le film sort en salle le 21 décembre 2016, 15 jours après Go Home de Jihane Chouaib dans lequel elle tient le rôle principal.
Golshifteh Farahani est également chanteuse et musicienne. On la voit jouer du piano dans Si tu meurs, je te tues et du Hang, instrument suisse, dans My Sweet Pepper Land. Elle a donné plusieurs concerts avec le Koochneshinan Band à Paris ainsi qu’en duo avec Mohsen Namjou.
VIDEOS
// Hommage à Golshifteh Farahani sur la chanson « Fasl Tazeh » interprétée par Gougoush
// Chanson “Jostojouye sarnevesht” par Golshifteh Farahani
// Corps et Ames de Jean-Baptiste Mondino 2011.
FILMOGRAPHIE
Paterson, de Jim Jarmusch, 2016.
Les Malheurs de Sophie, Christophe Honoré, 2016.
Go Home, de Jihane Chouaib, 2015.
Les Deux Amis, de Louis Garrel, 2015.
My Sweet Pepperland, d’Hiner Saleem, 2013.
Syngué Sabour (Pierre de patience), d’Atiq Rahimi, 2012.
Just like a woman, de Rachid Bouchared, 2012.
Poulet aux prunes, de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2011.
Si tu meurs, je te tue, d’Hiner Saleem, 2011.
À propos d’Elly (Dar Bareye Elly), d’Asghar Farhadi, 2009.
Mensonges d’Etat (Bodie of lies), de Ridley Scott, 2008.
Shirin, d’Abbas Kiarostami, 2008.
Santori, de Dariush Mehrjui, 2007.
M comme Mère, (Mim mesle mandar), de Rasoul Mollagholi, 2006.
Half Moon (Niwemang), de Bahman Ghobadi, 2006.
Bab Aziz ou le prince qui contemplait son âme, de Nacer Khemir, 2004.
Boutique, d’Hamid Nematollah, 2003.
Deux Anges (Do Fereshteh), de Mahmad Haghighat, 2003.
Le Poirier (Derakht-e Golabi), de Dariush Mehrjui, 1998.