Ce mercredi 28 juillet sort en salle La Loi de Téhéran (2019) de Saeed Roustayi. Grand Prix du Festival international du film policier de Reims, ce second long métrage d’un jeune réalisateur de 29 ans se distingue par sa maîtrise et son ton sans concession.
Dès le prologue, le film nous plonge dans un rythme effréné dont il ne se départira plus. Que ce soit dans les scènes d’action ou d’interrogatoires, filmées avec la même précision, nous sommes à chaque fois soumis à un état de tension extrême.
Le film oscille sans cesse entre le documentaire et sa mise en forme fictionnelle pour nous montrer la confrontation de deux figures antagonistes : Samad, le policier aux méthodes expéditives incarné par Peyman Moadi, et Nasser Khakzad, le trafiquant aux identités multiples interprété par le fébrile Navid Mohammadzadeh. En nous montrant les failles de ces deux personnages, le cinéaste brouille les pistes et la frontière entre le Bien et le Mal.
Le titre original du film, Juste 6, 5 fait référence aux 6,5 millions de consommateurs de crack que compte l’Iran. Composée essentiellement de plans séquences, jouant sur la saturation des images d’une manière suffocante, La Loi de Téhéran dresse un constat désespéré de la société iranienne où le désir de s’en sortir et de venir en aide à sa famille conduit à prendre tous les risques au regard de la loi. La répression apparaît alors comme un cercle vicieux, le problème étant ailleurs et plus profond. Une réalité que le film montre de manière implacable.