L’arrestation à Téhéran le mardi 13 septembre d’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini, pour « port incorrect » du voile et sa mort le vendredi 16 septembre après trois jours de coma dû vraisemblablement aux coups reçus lors de son arrestation, a entraîné une réponse immédiate de la jeunesse iranienne contre tous les symboles de la République islamique (commissariats, voitures de police, portraits du Guide suprême). Après 10 jours d’affrontements, le mouvement se poursuit et a reçu le soutien d’artistes comme l’actrice Hedieh Tehrani et le réalisateur Asghar Farhadi. Cette colère qui résonne avec les mouvements passés se distingue cependant par un rejet virulent du pouvoir islamique dont le voile est le symbole. « Femme, vie, liberté » sont les mots d’ordre qui résonnent de Saqqez, au Kurdistan iranien dont était originaire la jeune femme, au Sistan-et-Baloutchistan, en passant par Téhéran et d’autres grandes villes, comme un défi ! La répression sanglante ne s’est pas fait attendre et a déjà fait une cinquantaine de morts dont une autre jeune femme, Hadis Najafi, âgée de 20 ans. Son corps a été retrouvée sans vie, victime de six balles, à la poitrine, au cou et à la tête, destinées uniquement à tuer.