Ce mercredi 29 mars sort en salle le premier long métrage de l’actrice allemande Steffi Niederzoll, Sept Hivers à Téhéran qui retrace avec une grande précision l’emprisonnement, le procès et l’exécution de Reyhaneh Jabbari, jeune décoratrice d’intérieur arrêtée en 2007 à l’âge de 19 ans pour le meurtre d’un homme qui avait tenté de la violer.
À travers la voix de Reyhaneh, le témoignages de ses parents, les lettres et les pages de son journal intime lues d’une voix ferme et déterminée par Zar Amir Ebrahimi, les films de famille où elle et ses soeurs apparaissent sans voile, les images sorties de prison clandestinement ou la reconstitution sous forme de maquette de sa cellule à la prison de femmes de Rey construite en 2011 pour recevoir les détenues non-politiques d’Évin, la réalisatrice fait revivre le destin injuste et violent d’une jeune femme pleine de vie refusant de se soumettre aux mensonges de la République islamique.
C’est toute la logique d’un système que le film met en lumière où le principe de terreur thanatocratique a pour fonction de faire taire la contestation et toute expression de la vérité. Les « sept hivers » du titre désignent la période d’emprisonnement de la jeune femme jusqu’à ses 26 ans en 2014. Récompensé au festival de Berlin 2023 du prix du Meilleur Film dans la sélection Perspektive Deutsches KinoBerlinale, Sept Hivers à Téhéran a également reçu le prix de la Paix et constitue une oeuvre essentielle pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui en Iran à travers la volonté de la nouvelle génération de renverser un pouvoir qui a perdu toute légitimité en commettant ses crimes ou en couvrant ceux de ses collaborateurs.