Ce mercredi 28 juin sort en salle, La Sirène, premier film d’animation de Sepideh Farsi.
À travers le portrait d’Omid, adolescent de 15 ans, témoin du déclenchement de la guerre Iran-Irak dans la ville d’Abadan en novembre 1980, le film explore un monde qui bascule peu de temps après la révolution islamique de février 1979. Le passé de chanteuse de la mère de Pari, Elaheh, désormais interdite de se produire, témoigne de l’instauration d’un nouveau régime. La ville d’Abadan avait déjà été le théâtre d’un épisode important de la révolution avec l’incendie du cinéma Rex, le 19 août 1978, rappelé par le film.
Refusant de céder à une imagerie du martyr associé au conflit par le pouvoir iranien, La Sirène s’intéresse à la diversité des habitants d’une ville cosmopolite, définissant la personnalité de chacun avec précision. Dès la première séquence, nous assistons à une cérémonie traditionnelle de Zar, au rythme des tambours que l’on retrouvera tout au long du film pour conjurer la peur. Pour traduire le passage de l’enfance à l’âge adulte d’Omid et de Pari, La Sirène mêle le conte aux souvenirs, montrant les horreurs de la guerre tout en ménageant des moments d’humour et de poésie propres à l’animation qui suit ici une ligne claire et des couleurs chaudes.
À travers la rencontre de ces deux adolescents, tout un univers réapparaît pour décrire un moment charnière de l’Histoire contemporaine dont les conséquences se prolongent jusqu’à aujourd’hui.