Troisième long métrage d’Ahmad Bahrami, et deuxième volet d’une trilogie commencée avec The Wasteland (2020) dont le dernier titre, The Wasteman, reste à venir, The Wastetown sort en salle ce mercredi 2 août.

Situé dans un décor unique, celui d’une casse automobile, The Wastetown se concentre autour des relations entre quatre personnages : une jeune femme récemment sortie de prison, son beau-frère qui travaille au recyclage des pièces de voitures, le gardien débonnaire et le patron des lieux.

D’abord indésirable dans ce monde d’hommes, Bemani parvient à passer le seuil et même à entrer dans le mobile-home de chacun des personnages masculins. Jouant sur la répétition autant que sur l’ellipse et utilisant un noir et blanc épuré, le cinéaste parvient à créer un univers obsédant rythmé par le vent où on ne distingue plus le jour de la nuit.

À travers ses longs plans-séquences, le film décrit une errance immobile. Le prénom de la jeune femme Bemani signifie « ce qui reste ». C’est ce prénom que l’on retrouve tatoué sur le bras de son beau-frère. Le film est hanté de non-dits décrivant la situation des femmes en Iran : la violence conjugale, la garde de l’enfant, la difficile réinsertion. C’est un cri de rage rentré que fait entendre The Wastetown. Porté par l’actrice Baran Kosari, le film résonne avec la situation de l’Iran actuel dont les carcasses de voitures traduisent l’abandon et la presse qui les broie une volonté d’ordre au milieu du chaos.