Ce mercredi 27 mars sort en salle La Flamme verte (2008) de Mohammad Reza Aslani. Resté jusqu’à aujourd’hui inédit en France, ce second long métrage de fiction du réalisateur de L’Échiquier du vent (1976), également scénariste, théoricien, graphiste et poète, auteur de plusieurs documentaires sur l’art en Iran, témoigne d’une grande maîtrise formelle.
Le film développe une construction ciselée qui enchâsse les récits les uns à l’intérieur des autres à travers les mêmes personnages de l’antiquité à l’époque contemporaine.
Se réfugiant dans une forteresse abandonnée, Nardaneh, qui semble avoir remonté le temps, découvre le corps d’un homme percé de sept épines. Pour le ressusciter, elle doit lire sept contes qui retracent la vie du château et de ses habitants. Nous la verrons ainsi souveraine régnant seule sur ses sujets. Plus tard, elle apparaît sous les traits d’une apprentie musicienne amoureuse de son professeur de sétar. De récit en conte, les alliances et les rapports de force se renversent non seulement entre hommes et femmes mais également entre femmes soulignant le caractère éphémère de tout pouvoir. Se référant aux arts iraniens, de la sculpture à la miniature en passant par la poésie, la danse, la musique et le chant, La Flamme verte montre la richesse d’un passé historique, insistant sur sa permanence. Le film se présente ainsi comme un palimpseste et agit comme une anamnèse redonnant vie au passé dans une continuité plutôt qu’une répétition.