25 ans après sa réalisation, Close up (1991) d’Abbas Kiarostami ressort en salle ce mercredi 20 avril.
Véritable film-manifeste du cinéma iranien des années 1990, ce sixième long métrage d’Abbas Kiarostami définit la place du cinéma dans la société en la situant par rapport à d’autres pouvoirs comme la justice ou la presse.
Le cinéma apparaît en effet comme le véritable « quatrième pouvoir » capable de réparer une injustice et de dépasser la vision limitée qu’offrent les médias d’une réalité toujours plus complexe que ce qu’il n’y paraît.
C’est en lisant un fait divers paru dans le journal Soroush que Kiarostami a eu l’idée du film. Hossein Sabzian y était décrit comme un chômeur ayant cherché à tromper une famille de Téhéran, les Ahankhah, en se faisant passer pour Mohsen Makhmalbaf, le réalisateur du Cycliste (1987).
En filmant le procès de Sabzian et en proposant une reconstitution des faits, Kiarostami mène une enquête où le passé et le présent se mêlent au documentaire et à la fiction pour nous faire partager la souffrance de Sabzian et son amour du cinéma.
L’œuvre qui apparaît dans un premier temps comme un reportage se révèle au fur et à mesure d’une complexité et d’une virtuosité extrêmes à tel point qu’il devient impossible de distinguer la fiction du documentaire et le présent du passé. Par l’intermédiaire de Kiarostami, les mensonges de Sabzian se transforment en vérités !
On peut voir Close up comme un nouveau « premier film » dans l’œuvre du cinéaste. Sans doute est-ce pour cela que lui-même reprend à la fin la très belle partition composée par Kambiz Roshanravan pour Le Passager (1974). Comme si Sabzian était le petit Qazem, 17 ans après, mais qui cette fois verrait son rêve se réaliser.