Présenté dans la sélection « Un Certain Regard » du festival de Cannes en 2016, Un Vent de liberté de Behnam Behzadi sort en salle ce mercredi 19 juillet. Avec ce troisième long métrage, le cinéaste propose un portrait de femme moderne dans sa relation aux codes et aux impératifs de la société iranienne.
Âgée de 35 ans, non-mariée et sans enfant, Niloufar, a repris la maison de couture familiale après le décès de son père et vit avec sa mère qui souffre de problèmes respiratoires dus à la pollution de Téhéran. Elle est désignée par la famille pour accompagner sa mère au Nord du pays et quitter ainsi la capitale. Le drame familial, les intrigues menées à l’insu de l’héroïne par son frère et sa soeur évoquent dans un premier temps le cinéma d’Asghar Farhadi ou celui d’Ida Panahandeh dont Nahid avait été présenté dans la sélection « Un Certain Regard » et récompensé par le Prix de l’Avenir en 2015. Mais le film s’éloigne de ces deux références prestigieuses au fur et à mesure de son déroulement pour affirmer sa singularité et faire entendre sa propre musique. L’ « Inversion » du titre international désigne, en effet, un changement de température provoqué par la pollution atmosphérique et détermine une décision importante à prendre concernant la mère tout en mettant à jour les relations au sein de la fratrie, notamment entre Niloufar et Farhad dans le rôle duquel Ali Mossafa livre une composition particulièrement juste.
L’originalité du réalisateur est de ne pas insister sur le drame et de mener son récit de manière sobre et posée. En effet, nous n’assistons pas à une révolte mais à une affirmation de soi et finalement à une capacité de la part de Niloufar de mener à bien sa vie professionnelle et amoureuse sans renoncer à ses obligations familiales. C’est cette maturité qui peut déconcerter mais aussi séduire dans ce film qui finit par communiquer sa sérénité.