Ce mercredi 27 octobre sort en salle Le Pardon (2020) de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha. Le film relate l’histoire de Mina, jeune femme obligée d’élever seule sa fille sourde et muette, Bita, après la condamnation à mort de son mari, Babak, impliqué dans un braquage qui a mal tourné. Un an après l’exécution de ce dernier, elle apprend qu’il est innocenté. Le choc se mêle à la colère.
Un homme apparaît alors dans sa vie en se faisant passer pour l’ami du défunt. C’est à partir de cette trame que le film nous montre la situation d’une veuve en Iran entre les pressions de sa belle famille lui imposant de se remarier avec son beau-frère et les médisances du voisinage concernant l’homme qui lui rend visite, Mina doit se battre sans cesse en trouvant appui auprès de sa fille et du mystérieux visiteur, Reza.
Faisant progressivement entrer la couleur et la musique dans un univers gris et ordonné, Le Pardon se risque à des incursions dans des scènes qui peuvent relever du rêve tout en laissant planer le doute. Si l’on retrouve l’influence d’Asghar Farhadi dans la complexité des personnages, le film se distingue par une mise en scène dépouillée dont la stylisation tend à une forme d’abstraction qui ne désert en rien le propos. Présente à la fois devant et derrière la caméra avec l’aide de Behtash Sanaeeha, Maryam Moghadam s’affirme comme actrice et cinéaste au ton singulier.