Actualités — 28 novembre 2021 at 20 h 18 min

Sortie en salle du « Diable n’existe pas » (2020) de Mohammad Rasoulof

Véritable événement, attendu depuis un an, Le Diable n’existe pas (2020) de Mohammad Rasoulof, Ours d’or au festival de Berlin 2020, sort sur les écrans ce mercredi 1er décembre.

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Construit en quatre parties à la fois autonomes et reliées entre elles de manière subtile, le film pose la question de la peine de mort et du prix de la liberté. Si la première histoire donne son titre générique au film, c’est qu’elle montre avec force la manière insidieuse dont le mal peut s’immiscer dans une société. Reprenant d’abord les codes du film noir, le cinéaste les abandonne pour une chronique familiale apparemment paisible. Celle d’un bon mari, père et fils, placide, serviable mais, par moments, absent, le regard perdu dans les lumières de la ville.

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À partir de cette première histoire, le film va déployer sa structure en quatre parties. Ayant recours à différents genres : la chronique sociale, le film d’évasion, le mélodrame amoureux ou familial, Mohammad Rasoulof fait dialoguer ces différents récits où le couple est omniprésent. En effet, si les hommes sont concernés au premier chef par une décision à prendre notamment en raison de leur participation à un service militaire obligatoire de deux ans, la place des femmes est centrale dans leur choix d’accepter ou de refuser les ordres qui leur sont donnés. Les prénoms des personnages féminins : Râzieh (« Satisfaite »), Tamineh (« Puissante »), Shirin (« Douce »), Nanâ (« Menthe »), Zamân (« Temps ») ou Daryâ (« Mer ») résonnent avec chacune des histoires.

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Peut-on être heureux dans une société qui pratique la peine de mort et fait régner sur ses citoyens un sentiment de culpabilité ? C’est la question universelle que pose le film. Avec ce nouveau long métrage, Rasoulof, après Les Manuscrits ne brûlent pas (2013) et Un homme intègre (2018), montre l’ampleur de son cinéma en dépit des interdictions qui continuent à peser sur lui tout en puisant dans cette adversité les ressources nécessaires pour continuer à tourner et à témoigner de la réalité de l’Iran et de la vie des Iraniens.

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