Ce mercredi 27 avril sort en salle Hit the Road, premier long métrage de Panah Panahi.
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2021, le film met en scène les 5 membres d’une famille composée du père, de la mère, des deux enfants, dont l’un est un jeune adulte de 20 ans et l’autre un garçonnet de 6 ans, ainsi que de la chienne Jessy. Par la mise en scène, le cinéaste confronte ces différents univers lors d’un voyage en voiture au Nord de l’Iran dont nous ne découvrions que progressivement la raison, dissimulée au plus jeune des passagers. On remarque très vite le contraste entre l’enfant espiègle et son grand frère taciturne.
Dès la séquence d’ouverture, le cinéaste donne le ton de son film par un rythme lent et un jeu sur l’intérieur et l’extérieur de la voiture, mais aussi sur ce qu’on entend et sur ce que l’on voit, donnant d’emblée une dimension poétique au hors-champ.
On aurait pu penser qu’un film réalisé par le fils de Jafar Panahi aborderait immédiatement des questions politiques. Si cette dimension n’est pas absente du film, son propos est cependant plus profond et universel à travers le portrait d’une famille où règne un amour sans borne à la fois revigorant et étouffant.
En effet, tout en soulignant la nécessité de grandir, le film évoque la poésie de l’enfance et le besoin d’y revenir et prône la liberté au sein d’un pays comme d’une famille. La pudeur des sentiments s’exprime par des chansons comme pour retenir l’être aimé quand son destin l’appelle ailleurs.
Avec ce premier long métrage, Panah Panahi signe un film délicat et fougueux, inquiet et sûr de lui, qui se penche pour embrasser le sol et regarde les étoiles dans les yeux !